Les Éons de Thelema

par Mai 30, 2025Magie0 commentaires

Et si l’histoire de l’humanité était une progression spirituelle guidée par des forces cosmiques ?

Cette question est au cœur de la philosophie de Thelema, un courant spirituel majeur fondé par Aleister Crowley. Crowley nous propose une grille de lecture unique de l’évolution spirituelle de notre espèce, à travers le concept des Éons.

Les Éons sont des périodes distinctes de l’histoire humaine, chacune sous la tutelle d’une divinité égyptienne majeure et régie par une « formule magique » ou une loi spirituelle prédominante.

Nous allons plonger dans l’essence de trois de ces Éons fondamentaux : l’Éon d’Isis, celui de la Mère primordiale ; l’Éon d’Osiris, l’ère du Dieu mourant et ressuscité ; et enfin, l’Éon d’Horus, dans lequel nous vivons actuellement, marqué par la liberté et la découverte de la Volonté.

Cet article explorera les caractéristiques profondes, les divinités tutélaires et les lois spirituelles qui définissent chaque Éon, montrant comment cette progression n’est pas fortuite, mais représente une évolution fondamentale de notre conscience collective et individuelle.

L’Éon d’Isis : L’Ère de la Grande Déesse

Pour Aleister Crowley, l’Éon d’Isis représente la période la plus ancienne de l’histoire humaine, s’étendant de la préhistoire jusqu’aux civilisations antiques, environ avant 500 avant l’ère commune (AEC).

C’est l’ère où l’humanité vivait en symbiose étroite avec la nature, avant l’émergence des grandes structures patriarcales et des religions dogmatiques que nous connaissons aujourd’hui.

La divinité tutélaire de cet Éon est Isis, la Grande Déesse Mère. Elle incarne la nature nourricière, la fertilité, la protection et une forme de passivité réceptive où l’être humain se sentait intrinsèquement lié à son environnement.

Isis déesse tutélaire de l'ère d'Isis selon Thelema

La formule spirituelle de cette époque était celle d’une acceptation passive de la nature, d’une dépendance filiale envers la « Mère Terre » qui pourvoyait à tous les besoins.

La magie, alors, n’était pas perçue comme un acte séparé ou surnaturel, mais comme une extension naturelle du monde et de ses cycles, une interaction intuitive avec les forces de la vie.

Les caractéristiques sociétales et culturelles de l’Éon d’Isis étaient marquées par des structures souvent matriarcales ou matrilinéaires, où le rôle de la femme, lié à la fertilité et à la perpétuation de la vie, était central.

Les cultes païens et l’animisme prédominaient, avec une adoration des cycles de la vie et de la mort, des éléments naturels et des esprits de la terre.

Une caractéristique fondamentale de cet Éon est l’absence d’une dualité forte entre le matériel et le spirituel ; tout était imprégné de divinité, le sacré et le profane ne faisaient qu’un.

Il n’y avait pas non plus de notion de péché ou de jugement moral transcendant tel qu’il apparaîtrait plus tard ; la moralité était souvent liée à l’harmonie avec le groupe et la nature.

L’énergie de l’Éon d’Isis était une ère d’innocence, de communion profonde avec la nature et de dépendance envers les forces de la vie, avant l’émergence de la conscience individuelle et de la séparation.

L’Éon d’Osiris : L’Ère du Dieu Mourant et Ressuscité

L’Éon d’Osiris succède à l’ère d’Isis, marquant un changement profond dans la conscience humaine.

Cette période s’étend approximativement de 500 avant l’ère commune jusqu’à l’année 1904 de notre ère, englobant les grandes civilisations classiques, les traditions bibliques, le Moyen Âge et jusqu’aux portes du XXe siècle.

C’est l’ère où la figure paternelle, la loi et le sacrifice deviennent centraux.

La divinité tutélaire de cet Éon est Osiris, le dieu égyptien de la mort, de la résurrection, du sacrifice et de la loi.

Il incarne le principe paternel par excellence, un dieu souverain qui établit les règles et demande l’obéissance.

Osiris dieu tutélaire de l'ère d'Osiris selon Thelema

La formule spirituelle de cet Éon est celle du « Dieu mourant et ressuscité ». L’idée dominante est que le salut ou la vie spirituelle ne peuvent être atteints qu’à travers le sacrifice de soi, la souffrance et une soumission souvent inconditionnelle à une autorité externe, qu’elle soit divine ou cléricale.

Les caractéristiques sociétales et culturelles de l’Éon d’Osiris sont marquées par l’ascension des grandes religions patriarcales, comme le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Avec elles, une loi morale rigide s’impose, souvent perçue comme venant directement du Divin et s’appliquant à tous.

Une forte dualité se développe entre l’esprit et la matière, le bien et le mal, le sacré et le profane, créant des tensions et des jugements moraux. L’emphase est mise sur le péché, la rédemption, la punition et le salut, avec une culpabilisation de l’être humain perçu comme intrinsèquement imparfait.

Le divin est souvent perçu comme transcendant, lointain et parfois courroucé, nécessitant une médiation ou des sacrifices pour être approché.

Parallèlement à cette évolution religieuse, l’Éon d’Osiris voit le développement de la philosophie et des prémices de la science. Cependant, ces champs d’étude sont souvent en conflit direct avec le dogme religieux, car la quête de la connaissance rationnelle remet en question les vérités révélées.

L’Éon d’Osiris est celle du sacrifice, de la dualité, du jugement et d’une quête constante de rédemption, où l’humain est invité à se soumettre à une volonté supérieure pour trouver son salut.

L’Éon d’Horus : L’Ère du Couronné et Conquérant

L’année 1904 marque, selon Aleister Crowley, le début d’un changement radical dans la conscience humaine avec la révélation du Livre de la Loi (Liber AL vel Legis).

Nous sommes actuellement plongés dans l’Éon d’Horus, une ère de transformation profonde qui redéfinit notre relation au divin, à la société et à nous-mêmes. Nous y retrouvons un peu l’idée de l’ère d’Aquarius ou du Verseau prédit par les philosophies New Age.

La divinité tutélaire de cet Éon est Horus, le « Prince Couronné et Conquérant », souvent représenté comme un enfant-dieu souverain. Il incarne l’individualité, la force, la joie et une liberté sans précédent.

Nous avons dépassé l’obéissance et le sacrifice aveugle de l’Éon précédent, Horus représente la volonté d’expression sans entraves et la découverte de sa propre vérité.

Horus dieu tutélaire de l'ère d'Horus selon Thelema

La formule spirituelle qui définit cet Éon est la célèbre maxime : « Fais ce que tu voudras sera toute la Loi. » Il est crucial de comprendre que cette phrase n’est en aucun cas une licence pour l’hédonisme égoïste ou l’anarchie.

Au contraire, elle signifie la découverte et l’accomplissement de sa Vraie Volonté (True Will) – le destin unique et divin, l’impulsion intérieure et authentique de chaque individu, alignée avec l’ordre universel. C’est le chemin de la réalisation de soi la plus profonde.

Les caractéristiques sociétales et culturelles de l’Éon d’Horus reflètent cette nouvelle énergie.

Chaque être est considéré comme une « étoile » souveraine, ayant sa propre orbite et sa propre vérité à découvrir et à exprimer. L’accent est mis sur l’autonomie personnelle et la responsabilité individuelle.

Dans l’Éon d’Horus, le matériel et le spirituel sont reconnus comme des facettes interdépendante du sacré. Le corps, le plaisir et le monde physique ne sont plus sources de péché mais des véhicules de la Volonté.

L’emphase n’est plus sur la rédemption par la douleur ou le martyre, mais sur la valorisation de la joie, de l’expression de soi et de l’accomplissement dans cette vie. La mort n’est plus un fardeau mais une partie naturelle du cycle.

Nous voyons aussi cet éon se refléter dans l’accélération de la technologie et de l’exploration scientifique : La quête incessante de connaissance, d’innovation et de maîtrise du monde physique, incarnée par les avancées technologiques et scientifiques du XXe et XXIe siècle, est un reflet direct de la volonté conquérante d’Horus.

Il y a aussi une tendance accrue à remettre en question les dogmes, les institutions et les figures d’autorité extérieures. La valorisation de l’expérience personnelle et de l’intuition prend le pas sur la soumission aveugle.

L’enfant Horus est au-delà des jugements moraux humains. Cela signifie que la Vraie Volonté, une fois découverte, transcende les notions conventionnelles de bien et de mal imposées par des dogmes extérieurs. L’action juste est celle qui est en alignement avec sa propre Vraie Volonté.

L’Éon d’Horus est celle d’une ère de liberté sans précédent, d’individualité affirmée, de découverte de soi et d’accomplissement joyeux de sa Vraie Volonté. C’est un appel à l’éveil de notre souveraineté intérieure.

Conclusion

Nous avons parcouru un long chemin, des mythes et de la magie des sociétés prérationnelles à la raison et à la science de la vision du monde rationnelle.

Mais ce voyage ne s’arrête pas là. La vision du monde transrationnelle, qui émerge aujourd’hui, nous invite à dépasser les limites de la raison et de la science, à intégrer l’intuition, la subjectivité et la magie dans notre compréhension de la réalité.

La magie, loin d’être une régression vers le passé, est un outil puissant pour explorer les dimensions subtiles de notre être, développer notre potentiel et transformer notre vie. Elle nous permet de nous reconnecter à notre intuition, de stimuler notre créativité et d’accéder à des états de conscience supérieurs.

Je t’encourage à explorer la magie avec curiosité et ouverture d’esprit, à expérimenter avec les différentes pratiques et à découvrir les outils qui résonnent le plus avec toi. N’aie pas peur de remettre en question tes croyances, d’explorer l’inconnu et de te laisser guider par ton intuition.

Pour commencer passe mon test de personnalité magique afin de découvrir quel type de magie te conviendrait le mieux.

Les possibilités d’une vision du monde transrationnelle sont infinies. Elle nous invite à créer un futur où la raison et l’intuition, la science et la spiritualité, se rejoignent pour créer un monde plus harmonieux, plus conscient et plus enchanté.

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